La fête imaginaire
Ouvrir des portes vers la fête imaginaire !
La fête imaginaire gagne la rue … elle est partout en nous, là où nous mènent nos pieds, là où s’évadent nos rêveries. La fête imaginaire c’est ici, maintenant dans ce présent improbable que nous essayons d’apprivoiser. Elle déborde et sort du cadre, murs, bitume, colle à papier, couleurs … Comment partager nos imaginaires, les faire vibrer à plusieurs ? Comment nourrir nos libertés d’inventer ensemble des horizons lumineux ? Comment trouver du joyeux au coin de nos rues, dans les écoles, les jardins… ? J’imagine une aventure avec vous, où nous pourrions sortir des écrans, où nous pourrions déposer comme des traces visibles de cette grande fête invisible. Une espèce de cadavre exquis géant, un fil sans fin de dessins, de mots, de paraboles indicibles, d’énigmes poétiques, de sons, de raconteurs d’histoires … un lien de « nous » ! Une toile de liens entre des lieux à travers le pays, un rendez-vous improvisé, une exploration improbable avec les gens qui sont là. Les premières villes : Rochefort-sur-Loire – La Rochelle – Strasbourg – Douarnenez – Châteaudouble – Valence – Angers … Une Utopie fabuleuse, balbutiements de nos êtres multiples, manifestations de nos désirs d’enfants, de nos impossibles rêvés, une fanfare fantastique qui se vit vraiment !
Manifeste pour une fête imaginaire :
Il faudrait distiller de l’ineffable au quotidien, du fabuleux aux habitudes, éveiller de l’inouï à l’intérieur de l’ennui, bien que l’ennui soit essentiel pour faire naître nos imaginaires. Redonnons de l’espace à l’indicible. Du volume à l’incroyable. Du temps pour le mystère. De la place au vagabondage de l’esprit, qui nous divague la vie en fable ! La mémoire d’une recette qui fait saliver l’invisible au milieu du cauchemar, la complexité d’une formule mathématique pour retrouver son humanité, la précision dans le néant, la densité d’un souvenir qui nous ouvre la pensée encore plus vaste, plus large que la vérité. Voilà, c’est ça, qui fait que l’on marche, que l’on déroule nos pieds sur terre, que l’on avance vers un ailleurs. Métamorphosons le présent en heureuses lueurs, qu’on la déguise en bonheur cet absurde rumeur !
Grimons l’affreux de parures bleus. Peignons les murs ! Confettis d’amadou ! Ruses joyeuses ! Astuces audacieuses ! Subterfuges d’enfants ! Mettons nos têtes au service de la fête. Qu’est-ce que le réel ? Où habites la réalité ? Suis-je ici ? Ou là avec toi ? Qui suis-je, si je ne rêve pas ? Apprendre à faire grandir nos horizons par le dedans, à l’intérieur de nos crânes, enchanter nos cavités buccales dire et raconter l’envers de l’être qui s’étonne. L’envers de l’autre qui s’enivre de fêtes inventées. Celui qui détourne les mots pour faire frémir ta peau, celui qui te voyage sur ton fauteuil, qui te frissonne par les sons, celui qui te colore la rétine, … bah celui là, en fait c’est toi ! Alors Oui ! Fabulons, « faribolons » dans les froufrous de carnaval, dans les flonflons des bals, exultons de l’incroyable pour donner sens à cette fable ! Sur la table, festins de magiciens, les illusionnistes des banquets nous ravitaillent en précieux mets, breuvages somptueux, nos assiettes comme des secrets. Labourons notre cervelle pour faire fleurir chaque parcelle.
Des étincelles d’inexacte pour éclairer nos imparfaits. Des guirlandes d’invisibles pour illuminer l’indocile, faire briller nos indomptables. Modelons la chance de nos argiles fantasques, fertile fusion de nos magmas d’humains, fragile folie pour replonger dans les abysses des lupercales. De l’éphémère, des lucioles, du fantastique, des formules magiques et sauvages ! Du sacré sacrebleu, mais sans se prendre au sérieux ! Inventons une légende, un mythe …un impossible somptueux qui sublime le réel ! Surprenons-nous !
J’ai retrouvé la trace de vos sourires, une nuit ou le sommeil m’avait quitté, une nuit ou le blues m’avait gagné. J’ai commencé à écrire comme on appelle, pour rompre le silence qui m’envahissait, pour retrouver l’idée du rire à la fin d’un vertige. Sans but, sans objectif, juste me mettre en mouvement dans la matière.Un chemin s’est formé sous la plume, l’encre a rejoint le papier et vous êtes arrivés comme par magie. Vous étiez là … nous étions là ensemble à cheminer vers un imaginaire. Depuis cette nuit, vos noms comme des oiseaux m’ouvrent un nouvel univers, ils racontent des histoires, une nuée de noms en « murmuration », chaque lettre dessinent l’éclat d’un rire, la douceur d’une caresse, la puissance d’une danse à plusieurs, la beauté d’une rencontre, l’étonnement d’un regard, c’est une destination possible entre nos ailleurs et nos présents.
Je nous peins en fête pour ne pas oublier les petites choses qui font les grands frissons. Je dessine, j’écris, je rêve…. C’est tout ce que je peux faire pour l’instant.La fête imaginaire c’est peut être une prière, un mantra en relief qui se colle aux pupilles, qui se glisse sur les bouches, qui vient réveiller nos peaux pour ne pas oublier de vibrer nos trésors d’humanités, pour se rappeler que nous sommes « lien ». Mais surtout « la fête imaginaire » est un être libre, elle fera sa vie au-delà de nous. Et j’espère qu’elle nous échappera ….
Coline